UGGC Avocats est fier d’avoir soutenu la Fédération Française des Trucs qui Marchent (FFTM) pour son édition 2024 et de l’accompagner dans la structuration de son association engagée pour une démocratie « implicative ».

Raphaël Ruegger, co-fondateur de la FFTM, nous livre son humeur…

Des trucs qui marchent pour transformer la France

Tout n’est pas rose en France, les chaînes d’information en continu sont là pour nous le rappeler en temps réel et les élites de l’État semblent parfois bien à la peine pour imposer leurs solutions. Tout à l’autre bout du bien-nommé millefeuille territorial, nous retrouvons les élus locaux. Au nombre de 500.000, comptant parmi eux près de 35.000 maires, ils sont les entrepreneurs de l’action politique la plus proche des Français… et sans doute la plus appréciée comme en témoigne la confiance que ces derniers leur accordent (60% des Français ont confiance en leur maire vs. 39% en leur député, par exemple). 

Une Fédération Française des Trucs qui Marchent

Ce sont ces élus locaux que nous rencontrons depuis trois ans pour découvrir leurs « trucs qui marchent », ces initiatives locales qui ont fait leurs preuves sur le terrain et qui sont duplicables dans d’autres communes en France. Engagés au quotidien pour le bien-vivre de leurs habitants et le bon développement de leur territoire, ils redoublent d’ingéniosité pour imaginer et mettre en place de remarquables solutions. Avec la Fédération Française des Trucs qui Marchent, une association indépendante, non-partisane, nous nous sommes donnés pour mission de les identifier, de les faire connaître et d’encourager leur duplication. 

Dans la plupart des cas, les initiatives que nous identifions sont le fruit d’un travail collectif entre élus, parfois avec des habitants, des associations ou des institutions, en mobilisant les lois existantes. Quelques exemples dans différents coins de l’hexagone…

Des chemins doux pour les enfants… sur les parcelles des habitants

Dans le joli village alsacien de Muttersholtz comme dans des milliers de communes en France, l’ère de l’automobile héritée des Trente Glorieuses a marqué de son empreinte le centre-bourg avec des routes départementales empruntées quotidiennement par près de 8.000 véhicules. Difficile d’imaginer laisser les enfants aller à l’école à pied ou à vélo ? Et pourtant, ici, plus de 90% des 140 enfants scolarisés à l’école primaire ne prennent pas la voiture pour aller à l’école. La commune a créé des « chemins doux » entre les zones d’habitation et l’école primaire, en passant parfois par les terrains de propriétaires privés. Les propriétaires concernés ont en contrepartie obtenu des parcelles supplémentaires qui appartenaient à la commune ou bien des autorisations à construire de petites extensions de leur zone de constructibilité. 

La Beauté Sauvera le Monde

En 2021, en plein confinement, le maire de Saint-Dizier en Haute-Marne se saisit d’une citation du roman L’idiot de Dostoïevski, « La beauté sauvera le monde ». Avec son équipe municipale, ils imaginent afficher « le beau » partout dans les espaces publics en détournant le mobilier urbain existant. Ils réservent alors pour quelques semaines l’ensemble des panneaux publicitaires de la ville et y exposent des œuvres de grands maîtres de l’histoire de l’art (Van Gogh, Hokusai, Caillebotte…). L’initiative séduit les habitants mais aussi les élus d’autres communes en France. Trois ans après son lancement dans la cité bragarde, pas moins de 32 communes ont dupliqué l’initiative grâce au soutien de la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais qui leur met à disposition une partie de ses collections par une convention et l’achat du droit d’auteur à tarif négocié. 

Une démocratie « implicative »

Il est un outil peu utilisé par les collectivités : les comités (article L2143-2 du Code général des collectivités territoriales). Au-delà des « commissions », organes décisionnels réservés aux élus dont quelques-unes sont obligatoires comme les finances, l’urbanisme et les marchés publics, toutes les autres compétences de la commune peuvent impliquer des habitants. C’est ainsi qu’à Verteillac en Dordogne, onze comités thématiques ont été créés : culture, sport, communication, animation… Sur les 600 habitants que compte la commune, plus d’un quart sont engagés dans les comités. Le résultat est probant : Verteillac qui n’avait plus une fête organise désormais plus de 100 concerts par an avec son comité animation, qui sont annoncés dans les bulletins municipaux rédigés et mis en page par le comité communication. Le comité culture a quant à lui édité un livre sur un artiste local ! Cette dynamique renouvelée a motivé la création d’une dizaine d’associations et la création de douze commerces et activités artisanales. 

Ces quelques exemples sont les témoins d’une nouvelle disposition d’esprit qui consiste à changer la focale pour changer de regard sur l’action publique et politique. Concentrons toute notre énergie sur ce qui marche et qui pourrait être passé à l’échelle plutôt que sur ce qui nous divise sans pour autant changer positivement la vie des Français.

Les trucs qui marchent peuvent transformer la France, et nous pouvons tous y contribuer par notre engagement au plus près de chez nous. 

  • publié le 6 janvier 2025