Articles, événements, vidéos, créateurs en ligne… Dans « L’avez-vous- vu/lu », UGGC Avocats partage ses coups de cœur (ou plaisirs coupables).

Depuis 1971 et sa première réalisation (Un frisson dans la nuit), chaque film signé Clint Eastwood, même mineur, est un évènement. Juré n°2, sa dernière mise en scène sortie en salles françaises le 30 octobre, l’est à plus d’un titre : ce monument du cinéma américain ayant fêté ses 94 ans cette année, les lois de la nature font de ce long-métrage une possible œuvre testament.

Rappelons le pitch fourni par le distributeur Warner Bros : Justin Kemp, un père de famille ordinaire, se retrouve juré dans un procès pour meurtre très médiatisé. Alors qu’il est confronté à un dilemme moral déchirant, Justin réalise qu’il détient le pouvoir d’influencer le verdict du jury, ce qui pourrait soit condamner, soit libérer l’accusé. Dévoilons sans attendre le dilemme en question, connu dès le début du film : par un concours de circonstances certes peu probable (mais qui fait tout le sel du scénario), le héros est potentiellement lui-même coupable involontaire de l’homicide jugé durant le procès ! 

On n’en dira pas plus ici, en se contentant d’inviter le lecteur à se ruer en salle pour découvrir ce film prenant. D’autant que le public français est particulièrement gâté par rapport aux spectateurs américains : outre-Atlantique, le film n’est sorti que dans une cinquantaine de salles, soit dix fois moins que la distribution hexagonale. 

Et pour prolonger la passionnante thématique “justice et Clint Eastwood”, deux options s’offrent à vous : l’écoute de la série proposée en 2014 par France Culture “Philosopher avec Clint Eastwood”, en particulier les épisodes “La loi du cowboy” et “Quelle justice ? Vengeance et rédemption”

Plus récent, l’article du Figaro Crimes et châtiments: quand Clint Eastwood filme la justice (tiré du hors série Clint Eastwood, le dernier des Géants) a le mérite d’inclure Juré n°2 dans son analyse, dont voici un extrait : “À travers sa filmographie, l’éternel inspecteur Harry a dressé le portrait d’une justice américaine en constante évolution, tiraillée entre le bien et le mal. L’avantage que possède Eastwood sur les autres réalisateurs américains, c’est qu’il a filmé ses intrigues sur plus de cinquante ans. Des débuts de l’Amérique à aujourd’hui, il a pu en saisir l’évolution dans toute son ampleur historique et sociologique.Du western où il suffisait d’arborer une étoile sur la poitrine pour incarner la justice jusqu’à la judiciarisation scrupuleuse des moindres broutilles entre voisins de palier, Eastwood capte les soubresauts d’un pays qui installe progressivement son système judiciaire”. Tout en zone grise, pour reprendre un terme bien connu des lecteurs de 90° !

  • publié le 8 novembre 2024