Articles, podcasts, vidéos, livres… Dans “L’avez-vous- vu/lu”, UGGC partage ses coups de cœur (ou plaisirs coupables).
En 2023, la 76e édition du festival de Cannes a, pour la dixième fois, octroyé sa récompense suprême à un film français : Anatomie d’une chute, de Justine Triet. Auréolé de la Palme d’Or, ce drame (désormais disponible en VOD) est sorti le 23 août en France, rencontrant un vif succès critique et public : plus d’1,3 millions de spectateurs l’ont découvert dans les salles hexagonales.
Rappelons-en le synopsis : Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée, malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.
Pour les scènes de procès, il est fréquent de voir les réalisateurs préférer la simplicité d’un tournage en studio, bien moins contraignant. C’est d’ailleurs la solution qu’avait retenue Justine Triet pour l’un de ses précédents films, Victoria, avec Virginie Efira en avocate pénaliste. Pour son quatrième long-métrage, la réalisatrice a toutefois préféré tourner dans un véritable tribunal, en l’occurrence celui de Saintes, en Charente-Maritime. Un article fort instructif de Sud Ouest nous apprend que le palais de Justice a gardé des traces de la production, qui s’est invitée dans ses murs durant deux semaines au printemps 2022.
Le quotidien régional explique en effet que la salle de la cour d’assises a conservé le décor du film, né d’un travail collectif entre une cheffe décoratrice et une graphiste, ayant donné naissance à une grande fresque allégorique sur la justice qui trône désormais face aux justiciables. Séduit autant par le film que par l’œuvre, le président du tribunal judiciaire de Saintes, Jérôme Hars, a décidé de ne pas effacer les éléments de décors créés durant le tournage. Estimant “très juste” le film découvert en avant-première, il précise : “il montre bien que la vérité, ça n’existe pas dans la salle d’audience. Ce que l’on essaie de forger, c’est la vérité judiciaire. Il y a des vérités qui se révèlent et des vérités que l’on se construit. On part de la conséquence pour arriver à la cause”.